Curieux destin que celui de cet Ave Maria. Au départ, chanson (Nous voyons que les hommes font tous vertu d’aimer) publiée par Arcadelt (1507-1568) dans son Tiers livre de 1554, il fut ensuite harmonisé à quatre voix et adapté au texte de la Visitation par Pierre-Louis Dietsch (1808-1865). Chef d’orchestre de l’opéra, maître de chapelle de l’église Saint-Eustache puis de la Madeleine, Dietsch était réputé dans le milieu de la musique sacrée pour avoir écrit un Manuel du maître de chapelle.
On ne sait ce qui motiva l’écriture de cette paraphrase de Liszt à l'orgue , qui introduit la mélodie d’Arcadelt par un carillon , avant de faire entendre la polyphonie de Dietsch sur le clavier principal (car l’auteur a pris le soin de noter avec précision les claviers requis pour les différents passages, les nuances, les phrasés, signes d’articulation, et même quelques doigtés). La pièce est dédiée à Alexander Wilhelm Gottschalg, l’un de ses organistes de prédilection.