Le Stabat Mater inaugure la série des oratorios qui lui apporteront, avec ses symphonies, la gloire universelle. Il doit cette inspiration et ce succès à une tragédie qui le frappe en plein cœur. Dans les années 1870, il perd trois enfants dans l’espace de deux ans et se trouve au bord du désespoir. C’est dans cette période de douleur qu’il cherche le soulagement dans le travail et qu’il décide de mettre en musique le vieux poème latin dans lequel Jacopone da Todi évoque les souffrances de la mère du Christ au pied de la croix.
L’oratorio Stabat Mater d’Antonín Dvořák n’a été achevé qu’après une longue élaboration . Le compositeur met un point final à la partition en 1877 et l’œuvre sera créée à Prague en décembre 1880. L’année suivante la partition est publiée par l’éditeur allemand Friedrich Simrock et l’œuvre est exécutée à Brno sous la direction du jeune chef d’orchestre Leoš Janáček, grand admirateur d’Antonín Dvořák. Les succès dans les salles de concert tchèques lancent aussi cette œuvre sur la scène internationale. Sa première anglaise à Londres, le 10 mars 1883, sous la direction de Joseph Barnaby, est un événement. La presse évoque à cette occasion les grands oratorios de Haendel et le compositeur est invité l’année suivante à diriger lui-même son œuvre au Royal Albert Hall. Le musicien tchèque modeste devient alors l’objet d’un véritable engouement du public britannique et une célébrité internationale.
Pour écouter la version intégrale voici une magnifique interpretation sous la baguette de Sawallisch